La pollution chimique comme facteur d’obésité, entre autres…

Alors qu’on a identifié un gène mutant qui conduirait à l’obésité, un rapport « met en évidence le lien entre la pollution chimique subie quotidiennement par notre organisme et l’obésité ». D’ailleurs, on pourrait bien soupçonner que la mutation du gène en question trouve sa source, du moins en partie, de la pollution chimique, comme le suggère l’épigénétique.

John Isaacs - I Can't Help the Way I Feel (2003)

Un article paru sur le site de La Presse reprend les conclusions de ce rapport. On y indique qu’il faudrait prendre très au sérieux l’incidence de la pollution chimique sur la santé humaine, alors que l’épidémie d’obésité ne cesse de prendre de l’ampleur. La situation est alarmante depuis longtemps et ces nouvelles informations ajoutent de l’importance à cette problématique insidieuse, puisque c’est une catastrophe à dispersion lente…

J’ai commencé à m’intéresser à ce problème à mes tous débuts comme blogueur, alors que ma conjointe m’avait envoyé un article où on relatait que dans nos logis l’« air y serait plus pollué que dans une rue de Montréal à l’heure de pointe ». Ces propos provenaient d’un spécialiste du jardinage du nom de Larry Hodgson qui conseille d’avoir 7 plantes dans chaque pièce afin de purifier l’air. Peut-être qu’un de ses buts était d’encourager sa profession et les détaillants de plantes, mais la pollution intérieure est loin d’être une légende urbaine.

Une autre cible que j’ai pointé et qu’on a quand même beaucoup entendu parler, c’est le bisphénol A. Selon plusieurs études, ce produit très dangereux se retrouve, encore aujourd’hui, dans la fabrication « d’une variété de produits de consommation en plastique, notamment des grands contenants en plastique servant à embouteiller l’eau […] dans la composition des résines de scellement appliquées sur les dents des enfants, de la résine composite des matériaux de restauration dentaire et des résines utilisées pour le revêtement des boîtes de conserve et des canettes ». À ce que je sache, il n’y a que les biberons en polycarbonate contenant du bisphénol A qui ont été formellement interdits par Santé Canada, et ce, depuis 2010. C’est une très bonne chose, mais ça ne devrait être que le début.

En 2008, on reconnaissait la possibilité de retrouver pas moins de 243 produits chimiques dans le sang humain :

Phtalates présents dans les jouets, solvants causant l’infertilité chez l’homme, bactéries dans l’eau potable, exposition des enfants de garderie aux hydrocarbures aromatiques polycycliques, lien entre organochlorés et cancer du sein…

Cette nouvelle m’avait complètement sonné. Je m’étais permis un billet philosophique, « 243 entorses à la liberté », dont je vous partage un extrait ici :

Comment peut-on parler de liberté, de souveraineté sur son propre corps quand l’environnement est chimiquement hostile, nous inoculant de multiples et hypothétiques bombes à retardement?

Le problème, c’est que cette perte de contrôle est inscrite dans les fondements de nos sociétés basées sur les progrès. Ces progrès ayant été promus dans un emballage ultra positif, laissant les après-coups aux seules mains de la médecine qui se trouve à y trouver aussi un moteur assez performant pour la suite des choses. Cela n’est rien de moins qu’un cercle vicieux.

Nous en sommes venus à considérer ce monde contaminé comme étant seulement une fatalité que le confort « à l’occidentale » vient apaiser, mais c’est toute notre liberté qui est remise en cause. Comment se prémunir contre cette agression tout en conservant sa liberté de mouvement? Car oui, il serait possible de se terrer chez soi et de contrôler au maximum son environnement, de sortir de la maison avec un masque à gaz…

Pour illustrer plus amplement ma pensée, j’aimerais utiliser l’exemple de la cigarette. On a beau dire que les jeunes (et même les adultes) ont le choix (donc la liberté) de fumer ou non, mais il va sans dire qu’il y a une pression énorme, publicitaire et culturelle, pour qu’ils « essayent », avec les conséquences qui s’en suivent. Alors, il est bien évident qu’il n’y a pas que l’individu pour choisir de s’embarquer dans cette mésaventure, qui peut paraître comme une belle aventure pour certains, j’en conviens, mais là n’est pas le point. Un fumeur a la liberté de s’enivrer de son activité, mais ce que je dis, c’est qu’il a perdu une autre liberté a priori, puisque le phénomène du tabac est hautement circonstanciel. […]

Donc, c’est notre addiction à la société de consommation qui nous fait prendre à la légère ces entorses à la liberté. Comme des fumeurs heureux, nous considérons l’air toxique autour de nous comme de la fumée aromatique. L’effet calmant de l’achat compulsif est comme la première bouffée après l’attente.

Pour ceux qui n’auraient pas compris, j’aimerais que l’on remette en question ce monde qui a permis que l’on considère normal, et même souhaitable dans un sens, cette dérive de la chimie. Je reviens toujours à ces exemples de produits qui se sont avérés tout aussi efficaces sans certaines substances chimiques nocives qui les composaient. Le Coca-Cola est un bon exemple : devant la pression, le fabricant a enlevé en grande partie un colorant possiblement cancérigène et ça ne fera pas de différence pour le consommateur au niveau du goût et de l’apparence (le changement se fera seulement aux États-Unis, pour l’instant).

Ça me semble bien la preuve de l’inutilité de ces substances, et encore plus, d’une paresse et d’un sens inexistant de la précaution. Quand ce n’est pas une interdiction légale qui pousse à un changement au niveau de la composition d’un produit, certaines compagnies poussent l’injure jusqu’à offrir deux versions « avec et sans » alors que le consommateur devra payer plus cher pour le produit « sans ». N’est-ce pas tout simplement absurde?

Je vous le dis, c’est la plus grande bataille que l’humanité devrait mener. Encore plus parce que le modèle occidental prend de l’ampleur partout dans le monde. Si le capitalisme a besoin de nous faire consommer au-delà de nos besoins primaires pour sa pérennité, il devrait au moins s’abstenir de nous empoisonner.

 

(Image : oeuvre de John Isaacs)

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8 réponses à La pollution chimique comme facteur d’obésité, entre autres…

  1. Va-t’il falloir convaincre les grandes compagnies qu’un consommateur en excellente santé est plus payant? Ou bien serait-ce mieux de commencer par leur prouver qu’un consommateur mort ne rapporte plus?

  2. fernet g dit :

    Toujours intéressant sinon tristement drôle de lire un article écrit par quelqu’un qui n’a de toute évidence pas de formation scientifique et qui fait des extrapolations qui relèvent de la pensée magique. Spécifiquement vous faites le lien entre un rapport du Dr.Baoki Xu et un article non scientifique du groupe de pression RES pour tirer des conclusions saugrenues et conclure en la dérive de la chimie.
    Je vous recommanderait de lire le Rapport de l’expertise scientifique collective réalisée par l’INRA dont je cite un extrait:
    « Un « brouhaha » diététique s’est installé de manière permanente dans les pays économiquement développés. En effet, l’État, le mouvement consumériste, les médecins, les industriels, la publicité, les médias y contribuent constamment, de manière plus ou moins confuse et contradictoire pour le public… La cacophonie se retrouve le plus souvent interarticle, mais peut également se rencontrer intra-article. Les sources ne sont pas toujours citées ou ne sont pas fiables et les modes de dégradation de l’information peuvent être l’omission, la simplification du discours ou enfin la généralisation de l’information ».

  3. Toujours intéressant sinon tristement drôle de lire un commentaire écrit par quelqu’un qui n’est pas capable de comprendre qu’un citoyen sans formation scientifique peut quand même avoir une opinion sur un sujet scientifique…

    Sinon, suis-je vraiment dans le champ en écrivant qu’il y a un problème au niveau de la pollution chimique?

  4. fernet g dit :

    C’est évident qu’il y a un problème de pollution qu’il faut combattre mais de là à conclure comme vous le faites, en tordant la science c’est autre chose.Je respecte toutes les opinions mais je n’aime pas le manque de rigueur.
    Un autre exemple vous dites que le biphenol A est un produit très dangereux. La très grande majorité des scientifiques, dont le Dr. Richard Béliveau spécialiste du cancer, vous diront qu’il faudrait boire plus de 1000 coke par jour pour avoir un effet cancérogène.Manger 1000 oranges BIO ou non par jour et vous aurez certainement des problèmes de santé.
    Vous avez le droit à votre opinion mais dans ce domaine il est évident que vous avez exagéré par manque de connaissances ou pour faire valoir votre point.
    Comme citoyen avec une formation scientifique,j’ai aussi le droit de tenter de corriger certaines fausses croyances.

  5. miox dit :

    sauf si tu vend des soins de santés et de la médication !

  6. miox dit :

    Votre analyse exclus les effets croisés (jamais étudiées) de ces cocktails chimiques qui nous entourent. Les preuves scientifiques sont abondante et plus que concluantes pour qui veut les voir : Le monde Pétro-chimique dans lequel nous vivons nous tue à petit feu. Ce monde corrompt notre ADN, réduit notre capacité à se reproduire, notre capacité de compréhension et finalement, nous rend malade.

    Il y as certainement de l’exagération de la part des « environementaleux » . Cependant, ce que vous clamez ressemble beaucoup plus à un : « tout vas bien madame la marquise »

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