Le très coloré (beige, brun et gris) maire de Saguenay, Jean Tremblay, se met encore les pieds dans le bénitier. Dans sa croisade anti-laïcité, il a écorché la candidate péquiste de Trois-Rivières, Djemila Benhabib, parce qu’elle voudrait sortir le crucifix de l’Assemblée nationale. À la base, il a tout à fait le droit d’être contre ce qu’elle propose, mais son péché a été de remettre en question son jugement parce qu’elle est née ailleurs, comme s’il fallait absolument être indigène pour comprendre la société québécoise et se positionner sur des enjeux importants.
Donc, pour lui, être ici depuis 15 ans comme c’est son cas, ce n’est vraiment pas assez pour connaître notre culture. Je me demande vraiment combien d’années ça prend. Mais je pense que son opinion ne tient pas seulement à cette donnée. Elle aurait bien pu naître ici que ça n’aurait pas changé d’un poil son avis, puisqu’elle a un nom qu’il n’arrive pas à prononcer… Il est empêtré dans un racisme ordinaire — très ordinaire —, vraiment pas celui d’un militant du « white power », juste celui du repli, celui de ceux qui sont fiers des murs qu’ils ont construits entre eux et « les autres » pour se donner, comme ils peuvent, un peu de supériorité.
Et ce désir de supériorité, ce petit maire qui veut devenir plus gros que le boeuf l’exprime aussi en répétant jusqu’à plus soif que les Québécois sont bonasses, mous, donc que lui-même et ses condisciples sont les seuls capables de libre arbitre, de juger correctement d’un sujet comme la place de la religion dans la politique et surtout, le plus important, de se tenir debout. C’est assez insultant merci! Et aussi, remarquez le beau tour de passe-passe qu’il fait : celui d’accoler le débat sur la laïcité à la seule personne de Djemila Benhabib, et de la jeter en l’antagonisant à notre société.
Voilà résumé assez grossièrement ce qui tient lieu de réflexion pour notre « la-la » national. Mais il faudrait peut-être l’informer que la question de la laïcité ne tient pas en une personne. J’espère qu’il ne sera pas trop déçu de savoir qu’un natif d’ici comme moi, qui a reçu une éducation religieuse à la petite enfance, est maintenant pour la laïcité et se trouve plus de points en commun avec une Algérienne comme elle qu’avec un dinosaure de son espèce. Surtout, parce que j’ai l’impression de vivre à la même époque qu’elle, contrairement à lui. Quand je l’entends, je vois clairement une vieille radio en bois travaillé, j’imagine des parents et leurs enfants attendre avec impatience « Le Chapelet en famille » à Radio-Canada.
Et pour faire un lien avec les élections (dans le fond, je n’ai vraiment pas le choix), on peut comprendre que cette cible n’est pas fortuite pour le maire. Nul doute que ce conservateur ne vote pas pour les hippies souverainistes. Parce que bien que le crucifix à l’Assemblée nationale soit un de ses chevaux de bataille, sa sortie actuelle pue l’opportunisme (Benhabib dit se rallier à la position péquiste qui ne veut pas enlever le crucifix). Étant très à l’aise avec l’idée de jouer le xénophobe de service, l’occasion est trop bonne pour casser du sucre sur le dos du PQ et donc mousser le vote libéral (ou caquiste, pour les plus aventureux…).
Est-ce que le DGE pourrait sévir contre lui?
(Photo : Phillip Pessar)
D’accord avec votre commentaire sur l’ensemble, mais il ne faut pas oublier que le PQ, dans un passé pas si lointain, gagnait son pain en surfant sur les sentiments xénophobes d’une bonne portion de la populace. Le nier est oublier que le nationalisme Québécois n’est pas toujours dénué de cette saleté chauviniste que vous dénoncez dans votre article.
@AH Ben Trouvez-moi une forme de nationalisme qui n’a pas toujours dénué de la saleté chauviniste surfant sur des sentiments xénophobes. Il y a en dans tous les pays du monde. Le Canada en est tout autant un bon exemple avec ses orangistes et ses propres racistes. Mais il y a aussi le contraire qui existe. J’ose croire que de taxer une minorité de xénophobes pour cause de nationalisme ne saurait être une excuse de votre part pour remettre en question la volonté légitime de vouloir faire du Québec un pays indépendant.
En effet, il n’existe pas de nationalisme dénué de xénophobie. Je n’ai pas de difficulté avec le nationalisme de Québec Solidaire, mais le nationalisme qui a été défendu par le PQ au dernier référendum a fait de l’immigrant le bouc-émissaire notoire, et ce bien avant les propos de Parizeau qui ne représente qu’une goutte de saleté dans un lac pollué. Il faut dire que quand un mouvement, aussi noble soit-il, réussi l’incroyable prouesse de réunir contre soi toute la mosaique multiculturelle Québécoise aussi complexe et variée soit-elle, ainsi que toute les communautés autochtones que l’on ne saurait accabler de sympathie envers le Canada, c’est que le mouvement doit se remettre en question lorsqu’il est question de ces minorités. Les 98% d’enfants d’immigrants et d’immigrants eux-mêmes ne sont quand même pas tous abrutis. Quand un leader syndicale, sans gêne aucune, a le culot d’affirmer aux médias que les enfants d’immigrants sont responsables de la faiblesse du systeme éducatif, sachant fort bien l’implication de ces propos en période référendaire, il y a lieu de se demander en quoi ce nationalisme est porteur d’un idéal progressiste. Etant donné les récentes imbécilités d’Hérouxville qui semblent étre supportées par une proportion significative de mes concitoyens, et qui ont par ailleurs menées jusqu’a l’élection d’un parti d’opposition qui n’a eu pour seul projet polique que de raviver la flamme chauvinisite du pieux Groulx, vous comprendrez ma suspicion de tout ce qui se proclame laîque et nationaliste, le temps de cracher sur l’immigrant mais le crucifix bien en main.
Bandes de naifs … Vous ne vous rendez pas compte que ça marque le début d’une offensive que nous ici, en France, nous avons vécu il y a 40 ans …? (fin des années 60 début des années 70, notamment mai 68)
La lutte pour « casser du réac’ », « bouter les conservateurs, les bigots, les cathos », « faire tomber les murs avec les autres », « laisser place au progrès » etc. etc.
Ah oui, ça c’est bien vendu … Mais tout ce que ça a fait est dissoudre ce qu’il restait des cultures régionales et nationales françaises dans une soupe internaliste nivelée et sans saveur ni diversité, sur un modèle tout à fait des sociétés multiculturelles anglosaxonne (à nous les émeutes claniques et territoriales à la sauce londonnienne) …
Nous avions jusqu’alors un modèle d’assimilation qui fonctionnait à merveille … Les étrangers étaient les bienvenus, et une fois ici, ils étaient censés adopter la culture locale, ce qu’ils faisaient d’ailleurs avec plaisir, car c’est bien pour la façon de vivre qu’ils venaient … Bien entendu, la laïcité existait déjà en France, et le gouvernement était séparé de l’état, et on ne leur demandait pas de devenir catholique, toujours est il que la France était qssez conservatrice, et qu’il était au moins demandé le respect des mœurs et traditions. Ce qui en général ne posait aucun problème …
Mais face à ce mode de vie s’opposait le modèle anglosaxon, ces si « modernes » sociétés multiculturelles, on toutes les cultures cohabitent sur le même territoire (mais ne se mélangent que rarement), et la seule culture mal vue et critiquable à souhait reste celle des « indigènes », qu’ils finiront par perdre de toute manière, noyé dans un flot frénétiquement consumériste de gadgets en plastique et autres objets en tout genre, avec de écrans partout. On a troqué notre identité, notre culture, nos traditions et notre modèle d’assimilation contre des bibelots, la foi dans le corporatisme, un modèle soi disant d’ « intégration », ou c’est nous qui devons nous intégrer dans ce nouveaux monde moderne et « progressiste », intégrer toutes les cultures qui se présentent à la préfecture dans un gloubi-goulba
Aujourd’hui la plupart des villes contiennent des zones de non droits ou la police, et même le facteur, les pompiers ou plus généralement tout ce qui est public (représentant l’état, pourtant bien applati, laïque presque intégriste et ultra-progressiste) ne peuvent plus entrer; et même les petites villes les plus reculées, les moins prédestinées à devenir de « zones sensibles » sont suceptibles de subir des émeutes et des raids de casseurs à tout moment.
Aujourd’hui les comportements les plus sordides, le rejet, le repli sur soi, la méfiance de l’autre, qu’on avait enterré depuis bien longtemps se réveillent, et quelque chose qui n’avait encore jamais existé ici auparavant apparait : les tensions raciales, communautaires et même territoriales … Mais bon, ça ne vient pas des « indigènes », donc impossible que ce soit du racisme, de la haine, ou quoi que ce soit de ce type … il faut tolérer, c’est ça le progrès.
Aujourd’hui les gens ne viennent plus en France par attrait du mode de vie à la Française, puisqu’il n’y en a plus, non, aujourd’hui on vient car en France, on peut se faire soigner, nourrir, loger, vêtir gratuitement, on peut se la couler douce et profiter d’un mode de vie moderne tout en conservant et important sa culture (intégrismes de toute engeance sont les bienvenue … sauf chrétien bien entendu) haïssant ceux qui bossent pour que tout cela soit possible, on peut même cracher sur les locaux et sur l’état, ça augmente les chances d’accélérer la naturalisation ! Mer-veil-leux vous dis-je.
Et bien entendu aujourd’hui notre chère laïcité est chaque jour en recul, grignotée un peu plus par les différents intégrismes (sauf chrétiens bien sûr) qui revendiquent chaque jours des nouvelles concessions au nom « de la laïcité ». Et l’état cède, car les intégristes ne sont pas catholiques, ça ne peut pas vraiment être des mauvais bougres … Et bien sûr, voyant que les autres intégristes ont plus le droit de l’ouvrir qu’eux, les catholiques intégristes essaient également de nouveau de sortir la tête de l’eau (mais sont fatalement repoussés à grands coups de « cathos fachos le peuple aura ta peau » … ). Aaaa c’est beau la tolérance et le respect d’autrui … C’est si doux, le « progrès ».
Bah … Allez-y, suivez l’exemple, faites, comme les français il y a 40 ans, faites là votre « révolution » progressiste et laïque, je vois bien que vous êtes jalous et que vous aussi voulez connaitre le bonheur des tensions communautaires, vous aussi vous les voulez vos émeutes raciales, vous aussi vous voulez voir se profiler une guerre civile à l’horizon … Allez-y, je vous en prie, faites donc.
(je tiens à préciser que j’ai l’air de défendre les chrétiens … mais pourtant je ne suis PAS chrétiens … mais je peux vous garantir que la vie était plus douce quand la France avait sa culture et ses traditions propres … cétait alors une vraie terre d’accueil, un refuge pour ceux qui fuyaient certains totalitarismes, certains intégrismes … on ne peut clairement plus en dire autant, vu que les totalitarismes et autres intégrismes aussi se sont installés ici et foment des zones de microdictatures et de microfondamentalismes un peu partout sur le territoire … Bref … à votre santé !)
Le maire La La Tremblay du Saguenay est-il un connard en série ?
Tout le monde sait de nos jours ce qu’est un tueur en série. Qu’en est-il du connard en série en cette ère des communications ? Une nouvelle appellation est utilisée pour les désigner.
Ce sont des personnes qui font, des déclarations publiques à la fois ridicules et aberrantes. Elles ne peuvent s’en empêcher au point de remettre cela à maintes reprises. C’est plus fort qu’eux.
La plupart du temps, ce type de déclarations ne passe pas les tests de la logique et de l’argumentaire historique ou scientifique. Les fondements de leurs déclarations reposent le plus souvent sur l’ignorance, les préjugés et la xénophobie. Afin d’appuyer leurs déclarations, ils ont le recours facile aux demi-vérités ou même à la déformation des faits d’une réalité lorsque celle-ci les dépasse. On peut noter aussi chez eux un certain goût pour le populisme. Ils se présentent souvent en grand défendeur de la Vérité, de la Vertu ou des Intérêts du peuple. Ce sont l’humour, la dérision et la caricature qui sont les armes les plus appropriées pour combattre ce nouveau fléau que sont les connards en série dans l’espace médiatique.
Vous vous souvenez du maire de Huntingdon… Cette description semble correspondre assez bien au maire Jean Tremblay qui cherche à transformer le Royaume du Saguenay en celui de la « Moronnie » des Laurentides. Qu’en pensez-vous ? Oui ou non telle est la question ?
La réponse viendra des réseaux sociaux. Il risque de remporter la palme du plus grand connard en série pour 2012.