On écrit dans La Presse que Charest « évoque pour la première fois, timidement, une bonification du régime de prêts et bourses. » Pourtant, ce n’était pas déjà dans le plan du gouvernement, ce qui venait amoindrir à la base la nouvelle de la hausse? Ça ressemble à de la désinformation… Bon, soyons optimistes, c’est mieux que la sourde oreille de Line Beauchamp.
Quoi qu’il en soit, cette mesure ne plaira certainement pas à la majorité des étudiants qui sont, à l’image de la société québécoise, majoritairement de la classe moyenne. Les enfants de la classe moyenne sont peu ou pas admissibles aux programmes de prêts et bourses. De toute façon, le mouvement a en tête le gel, pas une bonification des prêts et bourses.
Si on pense en terme d’individualisme, il n’y aura que les étudiants pauvres pour bien accueillir cette nouvelle (si nouvelle il y a). Pour les riches, il n’y a jamais eu de problème, mis à part de se voir empêcher de suivre ses cours, pour certains. Pour les autres, il n’y a que le sentiment de solidarité pour leur faire porter le carré rouge en sirotant une sangria sur une terrasse à Outremont.
Sinon, le concert des pro-hausses est enterré par des arguments de poids. Michel Girard de La Presse montre que le gel est bon investissement pour la société. Il rappelle aussi que les entreprises bénéficient des largesses de l’État, et qu’une partie de cet argent pourrait aider les étudiants, tout comme notre nouveau collaborateur Samuel Bergeron dans son premier billet. Ce dernier rappelle aussi que le Canada est signataire de la déclaration universelle des droits de l’homme qui stipule que « l’éducation se doit d’être accessible à tous ». Aussi, que le Québec a signé un pacte international, signé par la majorité des pays de l’OCDE, où il est indiqué :
L’enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés et notamment par l’instauration progressive de la gratuité;
De l’autre côté de la rivière Outaouais, un étudiant de l’Université d’Ottawa, Olivier Roy, explique que des frais exorbitants ne sont pas la panacée pour un enseignement de qualité :
Et il explique que malgré tout l’Université d’Ottawa engrange depuis très longtemps des surplus énormes, des centaines de millions. C’est pourquoi il est solidaire des étudiants québécois.
Autre bonne nouvelle… l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) se demande si l’endettement étudiant ne ferait pas partie « d’une stratégie de relance de l’économie qui vient faire reposer la croissance sur l’endettement personnel et sur l’arrimage de l’offre de formation à la demande en « capital humain » (main-d’œuvre hautement qualifiée) exprimée par les entreprises. Cette opération, qui intervient au moment d’une crise structurelle des économies avancées, risque fort d’entraîner une nouvelle « bulle spéculative » dont les étudiant-e-s et l’ensemble des ménages feront les frais. »
Et pour terminer, on apprend qu’une professeure a été suspendue deux jours pour avoir été solidaire des étudiants en grève (ou en boycottage, pour faire plaisir à tout le monde…). Ses patrons jugent « qu’elle a manqué de « loyauté » envers l’institution scolaire ».
Et avec les images de l’auto-patrouille qui fonce sur des étudiants, et avec la manifestation de force des policiers devant la SAQ, non, mais, les couteaux volent bas…
Ouin…bon, sortir la cassette de la Charte universelle pis de l’éducation gratuite… Pas fort. Les étudiants ont voté pour la grève à propos du projet de loi, pas pour sauver l’humanité contre les méchants capitalistes. En tout cas, je vais sauter les prochains articles pour quelques jours, ce sont les mêmes arguments qui reviennent…
PS: Peu ou pas de Chinois, Haïtiens etc dans les manifs… Je me demande si votre étudiant de la classe moyenne est le fils à papa, de la super belle génération de l’enfant-roi ?
Le 10 avril 2012 à 15 h 49 min, Pierre Tremblay a dit :
Il faut comprendre que les facultés en grève sont celles des sciences sociales, donc celles qui a peu ou pas d’impact sur l’économie Québécoise. Elles sont en fait celles non productive et le gouvernement le sait. C’est pourquoi qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter. De toute façon la majorité de ces étudiants finiront par trouver un emploi non conext à leur diplôme. Cet investissement dans ses secteurs doit simplement être réduit puisque c’est à fonds perdus. Malgré le fait que nous sommes la province avec les taux de scolarité les plus bas au Canada, nous sommes après 30 ans la province la plus pauvre, la plus endetté et la plus taxé.
Comme pour la Grèce, nous pourrons renverser ce mouvement, ou plutôt les banque renverseront se mouvement social puisque nous seront bientôt acculé à la faillite de l’état. Avec maintenant près de 140% de dette vs le PIB (Fédéral et Provincial), la Grèce avait 160%, on pourra enfin couper dans les services dont nous n’avons pas les moyens et que nous empruntons pour nous offrir les services. On pourra couper dans le financement des études, la santé, les pensions des fonctionnaires, leurs salaires et le nombre qui dorment au gourvernement.
J’encourage donc cette grève, puisque la majorité des étudiants qui font des études notables (medecis, avocats, ingénieurs et comptables) proviennent de familles nanti. Le gel des frais permet donc de maintenir l’écart entre la classe supérieur et la classe moyenne, hé oui, la classe moyenne continuera de payer les études de familles riches.
Un gros merci a Gabriel Nadeau..
So so so, solidarité
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