Se payer une Première ministre, et la balance du pouvoir pour QS

Avec raison, Nathalie Petrowski est enchantée par l’opportunité de voir pour une première fois une femme à la tête du Québec. Pour ma part, j’ai aussi le goût de le célébrer, mais avec crainte. J’attends le moment de savoir si Pauline Marois saura s’entourer d’assez de candidats élus sous sa bannière pour former un gouvernement majoritaire. Ou presque, avec la balance du pouvoir du côté de Québec solidaire et d’Option nationale.

Parce que sinon, on risque de se retrouver assez rapidement encore en élections. Avec un Legault hyper excité de prendre le pouvoir à tout prix, c’est un scénario plausible. Et dans le cas où le PQ se fait battre ensuite, avec cette élection on se sera seulement payé à coups de millions un épisode historique. Parce que ça serait vraiment dommage que le seul résultat positif de cette élection soit que le Québec ait eu pour une première fois une femme Première ministre…

Mais revenons à la balance du pouvoir pour Québec solidaire (et peut-être Option nationale), autre scénario possible. Amir Khadir entrevoit tout ça avec optimisme, comme le rapporte le Journal de Montréal :

À défaut d’une majorité, obtenir la balance du pouvoir [serait] le meilleur résultat sur lequel peut compter sa formation, convient-il.

Il ne faut pas oublier que cette balance du pouvoir est conditionnelle à ce que le PQ prenne le pouvoir minoritairement, ça va de soi. Et il apparaît que, en dehors des circonscriptions où QS a de bonnes chances de faire élire un député, le vote de ses partisans pourrait empêcher assez de victoires de candidats péquistes pour paver la voie à la CAQ ou au PLQ. C’est mathématique.

Dans une entrevue récente, on a pu entendre Amir Khadir concéder, à demi-mot, que le vote stratégique pourrait être souhaitable dans les circonscriptions où QS n’a aucune chance, mais je crois qu’il devrait à partir d’aujourd’hui frapper plus fort sur le clou. En demandant la collaboration de ses partisans pour empêcher la division du vote, le seul « danger » pour sa formation serait d’aider à faire élire le PQ majoritaire. Mais je crois comprendre que pour lui une victoire majoritaire de Pauline Marois serait un moindre mal comparé à une prise de pouvoir par Legault ou Charest. Même chose pour moi.

Pour les idéalistes et les absent(iste)s de l’extrême, je ne peux rien rajouter de plus, j’ai compris depuis longtemps que c’est une perte de temps.