Aux États-Unis, une loi anti-protestation (h.r. 347) a été adoptée à la Chambre des représentants par une écrasante majorité le 5 mars 2012 (« pas un seul politicien démocrate n’a voté contre ce projet de loi »). Et bien sûr, cela est à analyser dans le contexte du mouvement Occupy Wall Street. Cette loi élargit une loi déjà existante qui restreint l’accès à des bâtiments ou à des terrains :
C’est une loi qui va comme un gant pour un mouvement comme Occupy Wall Street puisque, contrairement au mouvement québécois qui lui se base sur la mobilité (des manifestations par la marche), les protagonistes états-uniens tentent d’occuper des endroits clés. Alors, le parallèle est assez facile à faire avec le projet loi 78 (loi 12), adopté plus de 2 mois plus tard (le 18 mai), qui vise plutôt la rue comme endroit à protéger de la grogne citoyenne.
Que ce soit vrai ou non que les États-Unis aient inspiré le gouvernement québécois — comme je le suggère dans mon titre — est plus ou moins important. Ce qui l’est, c’est qu’il est clair que les mouvements citoyens qui manifestent dans l’espace public (alors que c’est un droit) sont antagonisés législativement par les gouvernements (municipaux inclus), ici comme ailleurs, alors que la légitimité de ces gouvernements passe par les citoyens, via la démocratie, cette fierté des pays occidentaux. Ne voyez-vous pas la contradiction?
Et si ça continue ainsi, le droit de manifester sera tellement amputé qu’il ne restera que de gueuler dans le vide devant sa télé… Et pour ce qui est du web qui sera de plus en plus considéré comme un espace public au même titre que le reste, attendons-nous à cette même logique liberticide.
(Photo : benjamingunn)
