J’ai eu l’honneur de recevoir une copie du livre à paraître de Michelle Blanc : Les médias sociaux 101 (avec la collaboration de Nadia Seraiocco — lancement officiel le 27 septembre). Je ne pouvais manquer d’en parler un peu ici, étant donné que c’est un sujet que j’affectionne particulièrement, même si ça n’a pas trop paru dernièrement…
J’ai terminé ma lecture avant hier et je n’avais pas vraiment relevé beaucoup de points négatifs. Le plaisir que j’ai eu à le lire en était diamétralement opposé. Si je n’avais pas lu la critique assassine qu’en a fait Josianne Massé sur Blogosphère, mon billet aurait été tout autre.
À la base, je ne m’attendais à rien de plus que ce que le titre proposait, un genre de « Les médias sociaux pour les nuls », et une oeuvre constituée à partir de matériel déjà publié sur le web, question de rejoindre un public plus large, et des gens comme moi qui sont heureux de pouvoir embrasser sur papier en quelques heures le contenu (sélectionné) d’un blogue qu’ils connaissent. Donc, un livre sans prétention qui se gobe tout seul!
Alors, je ne peux pas acquiescer aux critiques de Josiane qui vont dans le sens que l’auteure aurait pu aller plus loin, autant dans la réflexion que dans l’analyse. Et, si ce livre avait pu « servir d’ouvrage de référence pour l’industrie », il n’aurait certainement pas eu le titre : « Les médias sociaux 101 »…
Par contre, je suis un peu d’accord qu’on y « retrouve une certaine justification d’évènements ou de prises de position à travers un parcours personnel qui peut parfois créer un malaise pour le lecteur », dans l’optique où cela semble bifurquer du sujet annoncé. Mais je l’ai pris comme la conséquence d’une des facettes de ce monde virtuel qui devait se retrouver dans ce livre sous une forme ou une autre, soit que l’idée de social dans « médias sociaux » implique grandement l’individu, comme sujet se mesurant aux autres et à lui-même, à son opinion. Pensons entre autres, par exemple, aux blogues personnels.
Sinon, j’ai surtout beaucoup aimé voir défiler devant mes yeux l’historique de ce qui a retenu l’attention de Michelle, et de beaucoup de monde, sur le web depuis quelques années. Je connaissais la plupart des événements décrits et ça m’a quand même diverti. Je ne doute pas qu’un néophyte y trouve aussi son compte.
Je pense que le livre vise juste même si je peux comprendre que la forme puisse en repousser quelques-uns. L’écriture de Michelle est empreinte d’oralité, on a l’impression de l’entendre nous raconter ses anecdotes, on imagine même la force de sa voix quand elle s’exclame. C’est loin de l’aridité des textes de la plupart des technologues et c’est bien ainsi : c’est de la vulgarisation et il en faut et ce n’est surtout pas en soi un défaut!
(Image concoctée à partir d’une capture d’écran de la vidéo de promotion du livre.)
Merci de cette critique. Ça fait du bien de la lire et ça met un baume sur d’autres conneries que j’ai pu entrevoir ailleurs sur le Web). Pour ceux qui aimeraient un livre « plus technique », il y aura sans doute une version 202 qui sera elle aussi issue des 2000 et plus, billets de mon blogue…
Tu n’y vas pas un peu fort avec la critique assassine? 😉
Moi j’ai plutôt trouvé que la critique de Josianne allait plutôt dans le mile sans s’acharner inutilement. Je pense que ça déplaît parce que ça va en-dehors du consensus et parce qu’elle ose critiquer l’ouvrage d’une intouchable et dans ce temps-là, ça frissonne sur un temps rare.
Je n’ai évidemment pas pu lire le livre car je ne fais pas partie des privilégiés qui ont reçu une copie à l’avance mais j’avais déjà des réserves sur l’ouvrage en voyant à quel point la période de temps a été courte entre le moment où on a annoncé l’idée du livre et le moment où on nous a avisé que c’était parti à l’impression. Pas étonnant d’apprendre que du travail a été bâclé à la correction. On voulait surfer sur une vague…
Peut-être que de sortir le livre de façon précipitée a un lien avec le fait qu’avec un blogue, on est habitué à la publication instantanée avec la hâte qui vient avec de recevoir des commentaires dans les minutes qui suivent la publication. Mais c’est qu’une hypothèse.
Ensuite, il ne faudrait pas s’illusionner sur le public cible. Les médias sociaux font partie d’une niche et il y a fort à parier que le livre sera surtout lu par des gens qui sont déjà impliqués dans le 2.0. On sait à quel point les gens d’une niche particulière aiment entendre parler d’eux et de ce qui les passionne. Donc pour ce qui est de s’adresser à des néophytes, c’était peut-être l’intention mais je ne suis pas sûre que c’est ce but qui sera atteint en majorité.
Mes deux cents. 🙂
Michelle,
y’a pas de quoi! 🙂
Noisette,
« Tu n’y vas pas un peu fort avec la critique assassine? »
Ben… quand on conseille de ne pas acheter un livre, je ne vois pas comment on peut être plus assassin!
« Je pense que ça déplaît parce que ça va en-dehors du consensus »
Où ça un consensus? Pour ma part j’ai lu le livre, et j’ai seulement lu la critique de Josianne avant de pondre mon billet… Et si tu parles de Michelle Blanc, elle est loin de faire consensus malgré sa très grande popularité!
Pour le reste, le succès du livre auprès du public, l’avenir nous le dira!
Hmm, Noisette présume que ce livre a été pondu vite et corrigé de même… Pour votre information, le travail a commencé en février 2010 et la première version complète a été envoyée en révision en juin 2010, pour après moult lectures, aboutir chez l’imprimeur le 25 août dernier.
Comme j’ai quelques années dans le milieu de l’édition universitaire et commerciale, cela me paraît un délai tout à fait normal pour un livre d’affaires et c’est même assez standard pour une œuvre de fiction (lorsque les bases sont jetées). Il faut voir en combien de mois – quand cela ne se compte pas en semaines – se montent les livres d’affaires sur des sujets d’actualité. Sept ou huit mois de travail pour arriver sur les rayons des libraires ce n’est pas rapide, c’est plutôt la norme.