Hier soir, j’ai pondu ce statut Facebook, que j’ai reproduit sur le compte Tumblr du Globe, sous le titre, « Un tabou très acceptable » :
Il faut que je vous le dise les filles, si vous êtes minces et que c’est forcé, ça parait et ça ne vous va tellement pas bien…
J’écris ça parce que je remarque une tendance à l’hyper minceur chez des jeunes femmes qui n’avaient aucune raison de perdre du poids : elles étaient très bien comme elles étaient.
Je mettrais ma main au feu que la plupart des hommes n’apprécient pas, idem pour les femmes homosexuelles.
Des os, c’est la structure, ce n’est pas fait pour être montré…
Je crois que le sujet mérite d’être poursuivi plus amplement.
Pour moi, il est évident que le phénomène n’est pas vraiment de l’anorexie, enfin, si ce l’est, je pointerais plutôt une forme d’anorexie culturelle.
Lawrence Griffin, un de nos collaborateurs, écrivait sur notre page Facebook :
Ce qui n’aide pas la situation, c’est que plusieurs veulent faire comme les artistes pour leur ressembler. On peut penser à la soirée des Oscars où l’on a pu voir une Angelina Jolie plus mince que jamais, alors qu’à la télé on peut voir une Stana Katic vedette de la série Castle qui en est à sa quatrième saison et qui est encore plus mince que lors des trois premières saisons, ça frise presque l’anorexie.
Alors, voilà, c’est visiblement glamour de dévoiler la forme de ses os. Si je ne m’abuse, certaines femmes embarquent dans le bateau comme s’il s’agissait de choisir une paire de bas nylons, bien que cela signifie des tonnes de sacrifices et un contrôle de soi extrême. Faut-il à ce point vouloir investir son corps pour correspondre à quelque image que ce soit? À ce compte-là, je trouve la chirurgie esthétique moins dangereuse, à plein de niveaux.
La mode des mannequins filiformes était déjà un phénomène à surveiller depuis longtemps, mais cela semblait seulement faire partie d’un fantasme onirique, d’une représentation artistique, voire caricaturale de la femme. Il semble que lorsqu’il s’agit de vedettes hollywoodiennes, c’est carrément un pas dans la réalité, le mimétisme étant multiplié.
Comme je l’écrivais ici à la fin de l’année dernière :
Espérons que très rapidement le phénomène de ressembler à un bonhomme allumette ne sera plus à la mode.
C’est important qu’un homme comme toi prenne la parole sur le sujet. Quand on est une femme (et âgée en plus), on est rapidement cataloguée comme envieuse et jalouse avant même d’avoir terminé notre propos.
Quel superbes propos vous tenez aujourd’hui!
Que dire de plus? C’est tellement ridicule cette tendance à la maigreur extrême…
Et lorsqu’on a des filles(j’en ai 2), elles adhèrent souvent à cela et se sentent moins bien avec leur corps, même si elle sont jolies et minces, car elles se comparent à ces standarts non-réalistes…
C’est vraiment rendu un problème de société, les agences de mannequins tentent elles aussi de vendre une image de la femme parfaite, quand les magazines de mode ne retouchent pas les photos au photoshop, les agences de mannequins congédient des mannequins qui sont à peine plus grosse que la moyenne des autres mannequins.
C’est ce qui est arrivé dernièrement à la mannequin Ananda Marchildon qui a perdu son emploi à cause qu’elle avait 3/4 de pouces de trop!
http://www.thedailybeast.com/articles/2012/03/06/dutch-model-deemed-too-fat-gets-her-day-in-court-and-poses-to-prove-her-point.html
Ce qui est fascinant, c’est que quand le sujet est abordé, comme le fait Renart, nous sommes tous unanimes : ces corps moribonds sont ridicules. Vous avez raison Suzanne et Solange, notre parole d’homme est importante car la vôtre est malheureusement suspecte. Et la mienne est formelle : vivent les formes !
C’est peut-être vrai dans vos milieux, mais j’entends régulièrement des hommes commenter sur les formes d’une femme. Il semblerait qu’ils préfèrent les femmes naturellement très minces, c’est-à-dire celles qui n’ont pas à « travailler » pour atteindre les standards. Donc, c’est doublement plus difficile à satisfaire : non seulement il faut être conforme à un standard, mais cela doit être le fruit du hasard (de la chance). Le fait de « travailler » pour atteindre ce standard étant perçu négativement. Ouf, pas facile! Et après on viendra dire que les femmes passent leur temps à être insécures à propos de leur apparence…
M.,
moi je pense plutôt que les goûts sont dans la nature. Et je ne crois pas que le standard « femme très mince naturellement » soit une fin en soi quand il est question de se choisir une compagne de vie. Peut-être que le fantasme est répandu, mais je crois que celui de la femme toute « en formes » est encore plus fort.
Moi je me dis toujours : à chaque torchon sa guenille! 😉