Je vais aller à contre-courant pas à peu près. C’est que je trouve dérisoire que tout le monde se lève pour ridiculiser (le règlement et) la police qui a donné une contravention de 75$ à un père de Dollard-des-Ormeaux pour avoir laissé ses enfants jouer au hockey-bottine dans la rue. Pour plusieurs raisons en plus.
Pensez-vous réellement que si les enfants avaient joué au soccer dans la rue au lieu de jouer au hockey on en aurait entendu parler? Oh! que non! Le fait que le hockey soit une religion au Québec ne fait pas en sorte de transformer une rue (même tranquille) en endroit parfait pour s’y adonner. Et ce n’est même pas par abus de sécurité que j’en viens à penser ça. Je n’ai rien contre le fait que des jeunes utilisent une rue pour ça, mais eux et leurs parents devraient avoir en tête les risques inhérents à ce choix et accepter sans broncher les conséquences. Pensez-y quelques secondes… Et il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit surtout pas d’un règlement contre le hockey dans la rue, contrairement à ce que beaucoup semblent croire.
Et encore, pourquoi les enfants doivent-ils jouer dans la rue? Parce qu’il n’y a pas assez de parcs ou parce que les parents aiment mieux les savoir tout près? Je ne sais pas trop, mais il me semble qu’il n’y aura jamais trop de parcs en tout cas. Pour ce qui est des parents, il me semble que j’aimerais mieux savoir mon enfant dans un parc que dans la rue, mais c’est peut-être juste moi…
Et quand je vois qu’une radio s’est mobilisée avec des citoyens à ce sujet, j’ai mal à ma conscience sociale.
(Photo : L’histoire par le regard)
Ajout :
Je viens de tomber sur un billet du blogue Le Stupidarium à ce sujet. Il m’a inspiré quelques autres questions que je vais partager avec vous :
J’ai l’impression que la rue est le seul endroit disponible pour jouer dehors, est-ce vraiment le cas? Alors, si c’est vraiment le cas, pourquoi les parents ne ce sont jamais levés pour exiger des endroits sécuritaires et loin des habitations pour jouer au hockey-bottine, étant donné que c’est une tradition? Quand quelque chose est important, il me semble qu’on s’organise?
Pourquoi quelqu’un qui veut être tranquille chez lui devrait-il payer pour le laisser-aller des autres?
Même Renart en parle! Mon dieu, je ne croyais pas que ça irait si loin. Pour ma part, je crois que c’est un débat vide. Ça n’aurait jamais dû arriver. On parle de jeunes supervisés par leurs parents, dans une rue très, très peu passante. La comparaison avec le soccer est mal choisie, parce que le soccer, ça se pratique mieux sur du gazon. Jouer au hockey-balle dans le gazon, c’est presque irréalisable. La rue c’est de la belle asphalte gratuite et facilement accessible. Pourquoi se casser la tête à chercher un endroit pour s’amuser quand on peut le faire devant chez soi. De plus ça favorise le bon voisinage. L’hiver, les jeunes vont dans les arénas et dans les patinoires extérieures. Il n’y avait vraiment aucun problème. En fait, il n’y en a jamais vraiment eu jusqu’à aujourd’hui. C’est même pas une question de hockey/religion, on n’empêchera pas les jeunes de jouer au soccer dans les ruelles non plus. C’est une question de gros bon sens. Ou plutôt, d’une obsession de sécurité constante voire exagérée..
Don,
« Même Renart en parle! Mon dieu, je ne croyais pas que ça irait si loin. »
j’en ai parlé surtout pour pouvoir écrire ma conclusion :
Et quand je vois qu’une radio s’est mobilisée avec des citoyens à ce sujet, j’ai mal à ma conscience sociale.
« La comparaison avec le soccer est mal choisie »
j’acquiesce, mais ce n’était qu’un exemple pour viser autre chose que le hockey. J’aurais pu dire la marelle aussi.
« De plus ça favorise le bon voisinage. »
Visiblement non, puisque le bruit dérange certaines personnes.
Mais pour revenir au règlement en tant que tel, on peut se demander s’il a été rédigé sur du vent. Je ne crois pas. Il devait bien y avoir un problème et c’est assurément ce règlement-là qui l’a réglé. Alors, l’argument du règlement stupide me semble exagéré au possible (on ne parle pas d’un règlement qui empêcherait les chevaux de chier dans la rue…). Et c’est bien dans toute cette histoire le point d’ancrage, malheureusement.
Il y a beaucoup de règlements sur tout et n’importe quoi. Les règlements municipaux regorgent de perles. Yves Boisvert, de la presse en faisait état dans son article aujourd’hui. J’en connais certains pour les avoir étudier dans un cours de droit. Ces règlements sont en fait un prétexte pour forcer les gens à s’identifier. Les policiers n’ont aucun réel pouvoir d’identification si aucune infraction n’est commise (sauf au code de la sécurité routière où ils peuvent faire des tests aléatoires) C’est pour ça qu’il est interdit de courir en ville où de jeter des déchets sur le sol.
Pour le reste, ta conclusion amène une bonne réflexion. C’est fou à quel point les gens sont motivés à défendre certaines causes banales alors que d’autres sujets passent tout à fait dans l’oubli.
Ce sont les voitures qui devraient pogner des contraventions quand elles empêchent des enfants de jouer au hockey. Il n’y a rien de plus naturel que le droit de se promener, à pieds, où bon nous semble.
Les voitures sont des instruments de l’autoritarisme. Elles rendent le monde dangereux et nous imposent des contraintes en prétendant nous libérer.
Parfois les petites délinquances permettent d’éviter les grandes. La photo qui accompagne l’article invite à cela. Je crois même m’y reconnaître. Quel doux souvenir! J’aimerais tant revivre cela avec mon petit-fils.
Et si par hasard, la personne qui avait porté plainte n’était pas une cruche comme certains veulent la faire paraître mais que le papa joueur de hockey ambitionnait vraiment sur la patience du voisinage. J’ai lu entre les branches que le monsieur en question organisait des tournois avec 17 joueurs toutes les fins de semaine avec des trompettes aussi… Ça me rappelle, la piscine et les beach party des 3 ados de mon voisin quand popa et moman étaient 3 semaines dans le sud, musique et cris jusqu’à une heure ou deux du mat… à la fin moi aussi j,ai eu envie de caller la police… pourtant j’ai aussi 3 ados.
Dans le fond ce que je dis, c’est que de l’abus, il peut y en avoir des deux côtés non ? et pourquoi pas jouer dans une cours d’école ?
Quand j’étais jeune(il y a à peine 15-20 ans), nous pouvions jouer au hockey dans la rue en toute quiétude. L’hiver, nous avions le choix entre 3-4 patinoires disponibles à moins de 15 minutes de marche de chez nous. Autant de parcs, l’été, pour le baseball, le soccer, le foot… Des piscines publiques et tout le bataclan… Des loisirs organisés à bas prix. Laval des années ’80 et ’90.
Aujourd’hui, c’est l’enfer de ce côté pour mes enfants. Les loisirs organisés coûtent la peau des fesses. Depuis 3 ans que je tente d’initier mes enfants au patinage et hockey extérieur l’hiver, les « cabanes » sont toujours fermées. Les piscines publiques le sont aussi, une fois sur deux pour cause d’insalubrité. Nos terrains de base-ball, de soccer, de foot, etc… n’ont rien à envier aux rues de Mtl en matière de nids de poules et de cratères lunesques… Quand on investit et rénove un endroit, on pose des clôtures et y interdit l’accès au commun des mortels.
Paraît que sur la Rive-Nord, c’est le paradis pour les enfants. Je devrais peut-être abandonner mes racines, mon quartier et ma ville aux vieux et déménager à St-Eustache…
En parlant des années ’80 et ’90, j’ai le « hit »de Dan Bigras, « Tue-moi », en tête…
« Si tu m’surprends à fermer les f’nêtres
Parce que l’bruit des enfants me monte à la tête
Tue-moi… »
Bravo M. Léveillé!
Vous n’êtes pas le seul à aller contre-courant…
L’accent est mis sur le hockey au lieu du manque de civisme entre voisins.
Les parents ont besoin de montrer un meilleur exemple à leur enfants. Respect pour les autres.
Le bruit dérange un voisin… Arretez de l’attaquer! Servez-vous de vôtre jugement. Trouvez-vous un parc. Accompagnez vos enfants si ils ont besoin de supervision La rue n’est pas un terrain de jeu!
Bonjour Renart,
Je suis tombé sur ton blogue car ma conjointe me l’a proposé et je dois t’avouer que cela me surprend de voir ce genre de commentaires… Depuis quand la rue appartient seulement aux autos et aux vélos ? Les jeux dans la rue sont existants depuis que la rue existe !!! Ce n’est pas d’hier.
Tu ne dois sûrement pas avoir d’enfants en âge de jouer de hors avec des amis pour dires des choses pareilles ou tu provoques simplement pour provoquer ;o) Les parcs municipaux sont loins d’être des endroits parfaits pour nos enfants. Je ne crois pas que les parents de Cédrika Provencher laisseraient leur fille aller au parc sans pouvoir la surveiller… En tant que parents, on veut s’assurer que nos enfants sont en sécurité et, je ne sais pas si tu le sais, mais les parcs sont bourrés de toxicomanes et pédophiles alors, c’est encore plus prudent d’avoir nos enfants dans les rues en face de chez nous !
Dans le cas du résidant de Dollard-des-Ormeaux, je crois qu’il y a eu de l’abus selon ce que je lis dans certains médias mais un fait demeure, il y aura toujours des enfants dans les rues et il y aura toujours des adultes que ça agacera.
De toute façon, ce n’est même pas une nouvelle; il y a une règle et si tu ne la respectes pas, il y a des conséquences; me semble qu’on explique ça aux enfants…
Merci et à la prochaine !
Des jeunes d’un autre quartier jouent au hockey en patin à roulettes directement devant ma maison. Au début, j’étais tolérant mais la situation s’est rapidement dégradée. La balle rebondit souvent sur mon terrain partiellement aménagé et sur mon stationnement, parfois sur ma porte de garage en aluminium. Les jeunes se disputent parfois la balle à plusieurs autour de ma voiture, directement dans mon stationnement. J’ai déjà trouvé le bas de ma gouttière arraché après une partie. Les jeunes quittent et laissent leurs déchets dans le petit parc situé devant chez moi, parfois sur mon terrain. C’est assez. Le parc n’est pas un dépotoir et ma maison n’est pas un terrain de jeu. Désormais je vais leur demander d’aller jouer ailleurs.
Mes plaintes sont-elles exagérées? Que puis-je faire d’autre? Ma conjointe et moi sommes stressés par la situation et aimerions bien jouir de notre propriété en paix.
C’est donc bien étrange… je lis tous ces commentaires et moi je repense à mon petit gars de 8 ans – un enfant calme, mais un enfant – qui, la veille de son anniversaire, jouait au hockey avec 2 amis dans mon entrée de garage (asphaltée, assez grande), sous la supervision de 2 mamans assises à une petite table près de la porte de garage justement… Tout à coup, le voisin avec qui je ‘partage mon asphalte’ si je puis dire, sort en hurlant et en sacrant parce que les enfants ont envoyé la balle de tennis sur son terrain (délimité par une barrière, posée avant mon arrivée, parce que les enfants qui habitaient ici avant ‘grimpaient sur son char’ – ben voyons !!) et sont allés la rechercher… Les enfants étaient franchement mal à l’aise. Ils ont continué de jouer un peu, mais tôt ou tard, la balle arrivait inévitablement chez le voisin… qui tapait toujours sur la fenêtre et venait se montrer à l’occasion. Lorsque les 3 balles étaient sur son asphalte, c’est MOi qui suis allée les chercher… il m’a aussi crié dessus… Pensez-vous que mon fils – et surtout ses amis – ont encore envie de venir jouer chez nous ?
Une autre fois, mon fils toujours, jouait du violon sur le balcon arrière de la maion, un beau dimanche ensoleillé, vers 13h. Cela n’a pas pris 5 minutes avant que le voisin (l’autre voisin) lui crie dessus de chez lui, en lui disant qu’il dérange tout le monde et lui sacre dessus à coup de ‘crisse’ par-ci et de ‘crisse’ par là ! Mon fils en a été complètement retourné. Il a eu vraiment peur et nous avons même dû quitter la maison pour la journée. Autant vous dire qu’il ne jouera plus jamais de violon dehors sur le balcon ! Et je parle là de beaux morceaux, d’une petite répétition de qq minutes, pas d’heures interminables de répétition tous les jours… idem pour le hockey…
Quel rapport, me direz-vous, avec le sujet de départ ? Simplement qu’il y a effectivement des gens qui exagèrent, oui, mais qu’il y a aussi et surtout beaucoup, beaucoup de gens intolérants ! Nos sociétés nous ont malheureusement appris à ne penser qu’à nous et notre petit confort : me, myself and I. Après nous, les mouches !